Ici le dialogue se concentra entre le malouin et le guernesiais.
— Il me semble, monsieur de Saint-Malo, qu’il y a trois rochers que vous ne comptez pas.
— Je compte tout.
— De la Dérée au Maître-île ?
— Oui.
— Et les Maisons ?
— Qui sont sept rochers au milieu des Minquiers. Oui.
— Je vois que vous connaissez les pierres.
— Si on ne connaissait pas les pierres, on ne serait pas de Saint-Malo.
— Ça fait plaisir d’entendre les raisonnements des français.
Le malouin salua à son tour, et dit :
— Les Sauvages sont trois rochers.
— Et les Moines deux.
— Et le Canard un.
— Le Canard, ça dit un seul.
— Non, car la Suarde, c’est quatre rochers.
— Qu’appelez-vous la Suarde ? demanda le guernesiais.
— Nous appelons la Suarde ce que vous appelez les Chouas.
— Il ne fait pas bon passer entre les Chouas et le Canard.
— Ça n’est possible qu’aux oiseaux.
— Et aux poissons.
— Pas trop. Dans les gros temps, ils se cognent aux murs.
— Il y a du sable dans les Minquiers.