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Page:Hugo - Les Travailleurs de la mer Tome I (1891).djvu/353

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LE TIMONIER IVRE ET LE CAPITAINE SOBRE

— Autour des Maisons.

— C’est huit rochers qu’on voit de Jersey.

— De la grève d’Azette, c’est juste. Pas huit, sept.

— À mer retirée, on peut se promener dans les Minquiers.

— Sans doute, il y a de la découverte.

— Et les Dirouilles ?

— Les Dirouilles n’ont rien de commun avec les Minquiers.

— Je veux dire que c’est dangereux.

— C’est du côté de Granville.

— On voit que, comme nous, vous gens de Saint-Malo, vous avez amour de naviguer dans ces mers.

— Oui, répondit le malouin, avec cette différence que nous disons : nous avons habitude, et que vous dites : nous avons amour.

— Vous êtes de bons marins.

— Je suis marchand de bœufs.

— Qui donc était de Saint-Malo, déjà ?

— Surcouf.

— Un autre ?

— Duguay-Trouin.

Ici le voyageur de commerce parisien intervint.

— Duguay-Trouin ? Il fut pris par les anglais. Il était aussi aimable que brave. Il sut plaire à une jeune anglaise. Ce fut elle qui brisa ses fers.

En ce moment une voix tonnante cria :

— Tu es ivre !