faisait obstacle. L’ouverture désobstruée, il serait impossible d’aveugler la voie d’eau et de franchir les pompes. Qui retire le poignard d’une plaie au cœur, tue sur-le-champ le blessé. Se dégager du rocher, c’était couler à fond.
Les bœufs, atteints par l’eau dans la cale, commençaient à mugir.
Clubin commanda :
— La chaloupe à la mer.
Imbrancam et Tangrouille se précipitèrent et défirent les amarres. Le reste de l’équipage regardait, pétrifié.
— Tous à la manœuvre, cria Clubin.
Cette fois, tous obéirent.
Clubin, impassible, continua, dans cette vieille langue de commandement que ne comprendraient pas les marins d’à présent :
— Abraquez. — Faites une marguerite si le cabestan est entravé. — Assez de virage. — Amenez. — Ne laissez pas se joindre les poulies des francs-funains. — Affalez. — Amenez vivement des deux bouts. — Ensemble. — Garez qu’elle ne pique. — Il y a trop de frottement. — Touchez les garants de la caliorne. — Attention.
La chaloupe était en mer.
Au même instant, les roues de la Durande s’arrêtèrent, la fumée cessa, le fourneau était noyé.
Les passagers, glissant le long de l’échelle ou s’accrochant aux manœuvres courantes, se laissèrent tomber dans la chaloupe plus qu’ils n’y descendirent. Imbrancam enleva le touriste évanoui, le porta dans la chaloupe, puis remonta sur le navire.