Page:Hugo - Lucrèce Borgia, Dessau, 1833.djvu/80

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uelqu’un qui a sauvé mon père, je veux que ce soit madame la duchesse elle-même qui vous le verse. Gennaro s’incline et se retourne pour aller distribuer l’argent aux soldats au fond du théâtre.

Le duc appelle. —Rustighello !

Rustighello paraît avec le plateau.

—pose le plateau là, sur cette table. —bien.

Prenant dona Lucrezia par la main.

—madame, écoutez ce que je vais dire à cet homme.

—Rustighello, retourne te placer derrière cette porte avec ton épée nue à la main ; si tu entends le bruit de cette clochette, tu entreras.

Va. Rustighello sort, et on le voit se replacer derrière la porte.

—madame, vous verserez vous-même à boire au jeune homme, et vous aurez soin de verser du flacon d’or que voici.

Dona Lucrezia, pâle et d’une voix faible. Oui. -si vous saviez ce que vous faites en ce moment, et combien c’est une chose horrible, vous frémiriez vous-même, tout dénaturé que vous êtes, monseigneur !

Don Alphonse. Ayez soin de ne pas vous tromper de flacon. -hé bien, capitain