Page:Hugo - Ruy Blas, édition 1839.djvu/41

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De quelqu’un qui travaille à mon côté dans l’ombre
Et qui m’aide à bâtir un grand événement.
Je ne suis pas méchant, mais il est tel moment
Où le plus délicat, quittant toute vergogne,
Doit retrousser sa manche et faire la besogne.
Tu seras riche, mais il faut m’aider sans bruit
À dresser, comme font les oiseleurs la nuit,
Un bon filet caché sous un miroir qui brille,
Un piége d’alouette ou bien de jeune fille.
Il faut, par quelque plan terrible et merveilleux,
— Tu n’es pas, que je pense, un homme scrupuleux, —
Me venger !

Don César.

Me venger !Vous venger ?

Don Salluste.

Me venger !Vous venger ?Oui.

Don César.

Me venger !Vous venger ?Oui.De qui ?

Don Salluste.

Me venger !Vous venger ?Oui. De qui ?D’une femme.

Don César.
Il se redresse et regarde fièrement don Salluste.

Ne m’en dites pas plus. Halte-là ! — sur mon âme,