Page:Hugo - Ruy Blas, édition 1839.djvu/65

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Don Salluste, gaiement.

Seigneur…Appelez-moi cousin, car nous le sommes.
Les Bazan sont, je crois, d’assez francs gentilshommes.
Nous avons pour ancêtre Iniguez d’Iviza.
Son petit-fils, Pedro De Bazan, épousa
Marianne De Gor. Il eut de Marianne
Jean, qui fut général de la mer Océane
Sous le roi don Philippe, et Jean eut deux garçons
Qui sur notre arbre antique ont greffé deux blasons.
Moi, je suis le marquis de Finlas ; vous, le comte
De Garofa. Tous deux se valent si l’on compte.
Par les femmes, César, notre rang est égal.
Vous êtes Aragon, moi je suis Portugal.
Votre branche n’est pas moins haute que la nôtre :
Je suis le fruit de l’une, et vous la fleur de l’autre.

Ruy Blas, à part.

Où donc m’entraîne-t-il ?

Pendant que don Salluste a parlé, le marquis de Santa-Cruz, don Alvar De Bazan y Benavides, vieillard à moustache blanche et à grande perruque, s’est approché d’eux.
Le Marquis De Santa-Cruz, à don Salluste.

Où donc m’entraîne-t-il ?Vous l’expliquez fort bien.
S’il est votre cousin, il est aussi le mien.

Don Salluste.

C’est vrai, car nous avons une même origine,