Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/126

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du Rhin et du Danube, de la Rauhe Alp, de l’ancienne Sylva Gabresa, de la Lorraine mosellane et de la Lorraine ripuaire, par le Wigalois et par le Wigamur, par Henri l’Oiseleur, par Samo, roi des Vendes, par le chroniqueur de Thuringe, Rothe, par le chroniqueur d’Alsace, Twinger, par le chroniqueur de Limbourg, Gansbein, par tous ces vieux chanteurs populaires, Jean Folz, Jean Viol, Muscatblüt, par les minnesänger, ces rhapsodes, le conte, cette forme du songe, lui arrive, et entre dans son génie. En même temps, les idiomes découlent d’elle. De ses fissures ruissellent, au nord, le danois et le suédois, à l’ouest, le hollandais et le flamand ; l’allemand passe la Manche et devient L’anglais. Dans l’ordre des faits intellectuels, le génie germanique a d’autres frontières que l’Allemagne. Tel peuple résiste à l’Allemagne qui cède au germanisme. L’esprit allemand s’assimile les grecs par Muller, les serbes par Gerhard, les russes par Goëtre, les magyares par Mailath. Quand Kepler dressait, en présence de Rodolphe II, les Tables Rudolphines, c’était avec l’aide de Tycho-Brahé. Les affinités de l’Allemagne vont loin. Sans que les autonomies locales et nationales s’en altèrent, c’est au grand centre germanique que se rattachent l’esprit Scandinave dans Œhlenschlasger, et l’esprit batave