Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/149

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crée tout, tout remplace tout. Ce qu’on acceptait hier est remis à la meule aujourd’hui. La colossale machine Science ne se repose jamais ; elle n’est jamais satisfaite ; elle est insatiable du mieux, que l’absolu ignore. La vaccine fait question, le paratonnerre fait question. Jenner a peut-être erré, Franklin s’est peut-être trompé ; cherchons encore. Cette agitation est superbe. La science est inquiète autour de l’homme ; elle a ses raisons. La science fait dans le progrès le rôle d’utilité. Vénérons cette servante magnifique.

La science fait des découvertes, l’art fait des œuvres. La science est un acquêt de l’homme, la science est une échelle, un savant monte sur l’autre. La poésie est un coup d’aile.

Veut-on des exemples ? ils abondent. En voici un, le premier venu qui s’offre à notre esprit :

Jacob Metzu, scientifiquement Métius, trouve le télescope, par hasard, comme Newton l’attraction et Christophe Colomb l’Amérique. Ouvrons une parenthèse : il n’y a point de hasard dans la création de l’Orestie ou du Paradis Perdu. Un chef-d’œuvre est voulu. Après Metzu, vient Galilée qui perfectionne la trouvaille de Metzu, puis Kepler qui améliore le perfectionnement de Galilée, puis Descartes qui, tout en se four-