Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/181

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dragon ? C’est là du spectacle, non de la poésie. Où l’antique simplicité ? Ce spectacle est puéril. Votre Eschyle n’est qu’un peintre, un décorateur, un faiseur de fracas, un charlatan, un machiniste. Tout pour les yeux, rien pour la pensée. Au feu toutes ces pièces, et qu’on se contente de réciter les vieux paeans de Tynnichus ! Au reste, c’est Chœrilus qui, par sa tétralogie des Curetés, a commencé le mal. Qu’est-ce que les Curetés, s’il vous plaît ? des dieux forgerons. Eh bien ! il fallait simplement mettre sur la scène leurs cinq familles travaillant : les Dactyles trouvant le métal, les Cabires inventant la forge, les Corybantes faisant l’épée et le soc de charrue, les Curetés fabriquant le boucher, et les Telchines ciselant les bijoux. C’était bien assez intéressant comme cela. Mais en permettant aux poètes d’y mêler l’aventure de Plexippe et de Toxée, on a tout perdu. Comment voulez-vous qu’une société résiste à de tels excès ? C’est abominable. Eschyle devrait être cité en justice et boire la ciguë comme ce vieux misérable de Socrate. Vous verrez qu’on se contentera de l’exiler. Tout dégénère.

Et les jeunes éclatent de rire. Ils critiquent, eux aussi, mais autre chose. Quelle vieille brute que ce Solon ! c’est lui qui a institué l’archonte éponyme. Qu’a-t-on besoin d’un archonte donnant