Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/208

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Il voyait distinctement, au-delà du Pas-du-Nil, dans les montagnes de Byblos, la source du Nil, encore ignorée aujourd’hui. Il savait le lieu précis où Prométhée avait dérobé le feu, et il désignait sans hésiter le mont Mosychle, voisin de Lemnos.

Quand cette géographie cesse d’être chimérique, elle est exacte comme un itinéraire. Elle devient vraie et reste démesurée. Rien de plus réel que cette grandiose transmission de la nouvelle de la prise de Troie en une nuit par des fanaux allumés l’un après l’autre, et se répondant de montagne en montagne, du mont Ida au promontoire d’Hermès, du promontoire d’Hermès au mont Athos, du mont Athos au mont Macispe, du Macispe au Messapius, du mont Messapius, par-dessus le fleuve Asopus, au mont Cythéron, du mont Cythéron, par-dessus le marais Gprgopis, au mont Egiplanctus, du mont Égiplanctus au cap Saronique (plus tard Spiréum), du cap Saronique au mont Arachné, du mont Arachné à Argos. Vous pouvez suivre sur la carte cette traînée de flamme annonçant Agamemnon à Clytemnestre. " Cette géographie vertigineuse est mêlée à une tragédie extraordinaire où l’on entend des dialogues plus qu’humains : — « PROMETHEE. Hélas ! — MERCURE. Voilà un mot que ne dit