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Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/244

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âmes comme on voit les grandes montagnes. Donc, elles sont. Mais ici l’interrogation insiste ; l’interrogation, c’est l’anxiété ; d’où viennent-elles ? que sont-elles ? qui sont-elles ? y a-t-il des atomes plus divins que d’autres ? Cet atome, par exemple, qui sera doué d’irradiation ici-bas, celui-ci qui sera Thalès, celui-ci qui sera Eschyle, celui-ci qui sera Platon, celui-ci qui sera Ézéchiel, celui-ci qui sera Macchabée, celui-ci qui sera Apollonius de Tyane, celui-ci qui sera Tertullien, celui-ci qui sera Épictète, celui-ci qui sera Marc-Aurèle, celui-ci qui sera Nestorius, celui-ci qui sera Pelage, celui-ci qui sera Gama, celui-ci qui sera Kopernic, celui-ci qui sera Jean Huss, celui-ci qui sera Descartes, celui-ci qui sera Vincent de Paul, celui-ci qui sera Piranèse, celui-ci qui sera Washington, celui-ci qui sera Beethoven, celui-ci qui sera Garibaldi, celui-ci qui sera John Brown, tous ces atomes, âmes en fonction sublime parmi les hommes, ont-ils vu d’autres univers et en apportent-ils l’essence sur la terre ? Les esprits chefs, les intelligences guides, qui les envoie ? qui détermine leur apparition ? qui est juge du besoin actuel de l’humanité ? qui choisit les âmes ? qui fait l’appel des atomes ? qui ordonne les départs ? qui prémédite les arrivées ? L’atome trait d’union, l’atome universel, l’atome lieun