Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/396

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Avenir, Humanité, Liberté, Égalité, Progrès. Et le poëte écoute, et il entend ; et il regarde, et il voit ; et il se penche de plus en plus, et il pleure ; et tout à coup, grandissant d’un grandissement étrange, puisant dans toutes ces ténèbres sa propre transfiguration, il se redresse terrible et tendre au-dessus de tous les misérables, de ceux d’en haut comme de ceux d’en bas, avec des yeux éclatants.

Et il demande compte à grands cris. Et il dit : Voici l’effet ! Et il dit : Voici la cause ! Le remède, c’est la lumière. Erudimini. Et il ressemble à un grand vase plein d’humanité que la main qui est dans la nuée secouerait, et d’où tomberaient sur la terre de larges gouttes, brûlure pour les oppresseurs, rosée pour les opprimés. Ah ! vous trouvez cela mauvais, vous autres. Eh bien, nous le trouvons bon, nous. Nous trouvons juste que quelqu’un parle quand tous souffrent. Les ignorances qui jouissent et les ignorances qui subissent ont un égal besoin d’enseignement. La loi de fraternité dérive de la loi de travail. S’entre-tuer a fait son temps. L’heure est venue de s’entr’aimer. C’est à promulguer ces vérités que le poëte est bon. Pour cela, il faut qu’il soit peuple ; pour cela, il faut qu’il soit populace ; c’est-à-dire qu’apportant le progrès, il ne recule pas devant le coudoiement du fait, quelque difforme