Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/453

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de peuples, et avec les hallucinés légitimes et héréditaires qui s’affirment majestés par la grâce de Dieu, et se croient sur le genre humain droit de manumission. Il importe de faire un peu obstacle, de montrer au passé de la mauvaise volonté, et d’apporter à ces hommes, à ces dogmes, à ces chimères qui s’obstinent, quelque empêchement. L’intelligence, la pensée, la science, l’art sévère, la philosophie, doivent veiller et prendre garde aux malentendus. Les faux droits mettent parfaitement en mouvement de vraies armées. Il y a des Polognes égorgées à l’horizon. Tout mon souci, disait un poëte contemporain mort récemment, c’est la fumée de mon cigare. Moi aussi, j’ai pour souci une fumée, la fumée des villes qui brûlent là-bas. Donc chagrinons les maîtres, si nous pouvons.

Refaisons le plus haut possible la leçon du juste et de l’injuste, du droit et de l’usurpation, du serment et du parjure, du bien et du mal, du fas et nefas ; arrivons avec toutes nos vieilles antithèses, comme ils disent. Faisons contraster ce qui doit être avec ce qui est. Mettons de la clarté dans toutes ces choses. Apportez de la lumière, vous qui en avez. Opposons dogme à dogme, principe à principe, énergie à entêtement, vérité à imposture, rêve à rêve, le rêve de l’avenir au rêve du passé, la liberté au despotisme.