Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/542

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le feu et l’eau ; c’est-à-dire, le met hors de la vie. Une journée de Gela, c’est vingt mille proscrits, une journée de Tibère, trente mille, une journée de Sylla, soixante-dix mille. Un soir Vitellius malade voit une maison pleine de lumière ; on se réjouit là. Me croit-on mort ? dit Vitellius. C’est Junius Blesus qui soupe chez Tuscus Csecina ; l’empereur envoie à ces buveurs une coupe de poison, afin qu’ils sentent par cette fin sinistre d’une nuit trop gaie que Vitellius est vivant. Reddendam pro intempestiva licentia mœstam et funebrem noctem qua sentiat vivere Vitellium et imperare u. Othon et ce Vitellius échangent des envois d’assassins. Sous les césars, c’est prodige de mourir dans son lit. Pison, à qui cela arrive, est noté pour cette bizarrerie. Le jardin de Valerius Asiaticus plaît à l’empereur, le visage de Statilius déplaît à l’impératrice : crimes d’état ; on étrangle Valerius parce qu’il a un jardin et Statilius parce qu’il a un visage. Basile II, empereur d’Orient, fait prisonniers quinze mille bulgares ; il les partage par bandes de cent auxquels il fait crever les yeux, à l’exception d’un, chargé de conduire ces quatre-vingt-dix-neuf aveugles. Il renvoie ensuite en Bulgarie toute cette armée sans yeux. L’histoire qualifie ainsi Basile II : « Il aima trop la gloire » (Delandine). Paul de Russie émet