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À MLLE. J.-D. DE M.




ODE VINGT-DEUXIÈME.

LE PORTRAIT D’UNE ENFANT.


Pictura poesis.
Horace.


Quand ie voy tant de couleurs
Et de fleurs
Qui esmaillent un riuage,
Ie pense voir le beau teint
Qui est peint
Si vermeil en son visage.

Quand ie sens, parmi les prez
Diaprez,
Les fleurs dont la terre est pleine
Lors ie fais croire à mes sens
Que ie sens
La douceur de son haleine.

Ronsard.[1]


I

Oui, ce front, ce sourire et cette fraîche joue,
C’est bien l’enfant qui pleure et joue,
Et qu’un esprit du ciel défend !
De ses doux traits, ravis à la sainte phalange,
C’est bien le délicat mélange ;
Poëte, j’y crois voir un ange,
Père, j’y trouve mon enfant.

  1. Cette épigraphe a remplacé, en 1828, celle de l’édition originale : Ballades, 1826. (Note de l’éditeur.)