Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/285

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Le sergent fait le pied de grue.
— Qui va là ? — Vieux, fais ton devoir.
Autour de sa tête bourrue
Nous tourbillonnons dans la rue.

Hurrah ! hurrah !
Toutes les portes sont ouvertes,
Hurrah ! Smarra !
Pour nous qui sortons des eaux vertes
Et qui venons du hallier noir !
La nuit sème ses perles d’ambre.
Fermez le bouge et le manoir,
A double tour ! c’est en décembre.
Bon ! nous voilà dans votre chambre !

Hurrah ! hurrah !
Toutes les portes sont ouvertes,
Hurrah ! Smarra !
Pour nous qui sortons des eaux vertes
Et qui venons du hallier noir !

Blondes filles et vieillards chauves,
Fermez vos rideaux, c’est le soir,
Et maintenant, dans vos alcôves,
Regardez luire nos yeux fauves !

Hurrah ! hurrah !
Toutes les portes sont ouvertes,
Hurrah ! Smarra !
Pour nous qui sortons des eaux vertes
Et qui venons du hallier noir !
 
Fermez vos yeux, dormez, profanes.
Soyez votre propre éteignoir.
Nos chauves-souris diaphanes
Battent de l’aile sous vos crânes !