Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome VIII.djvu/585

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péri de mort volontaire sa pairie avait fait retour à lord David Dirry-Moir qui, sitôt le deuil écoulé, épousait la duchesse Josiane. Ainsi Barkilphedro avait visé Josiance et atteinttué Dea.


Une sorte de parallèle entre 1789 et 1688 a été maintenu dans ce reliquat. Peut- être était-ce le fragment d’un chapitre abandonné par la suite ? Peut-être était-il destiné au livre sur la Monarchie, qui n’a pas été fait. Peut-être était-ce une amorce de ce livre ? La confrontation entre les deux révolutions est intéressante ; nous avons cru devoir la conserver ici.

1789 est une telle date pour le genre humain que 1688 est effacé. C’est pourtant là une époque aussi. C’est l’acte de virilité de l’Angleterre éclipsé cent ans plus tard par l’acte d’héroïsme de la France. Chasser le papisme est quelque chose, briser lela royautédespotisme est mieux. De là la prédominance de 1789 sur 1688. Deux années libératrices ; l’une d’une île, l’autre du monde. Les anglais se satisfont d’un glissement à mi-côte ; les français point. Ce n’est pas que les anglais n’aillent dans l’occasion, eux aussi, jusqu’à l’extrémité de la logique ; mais ils en reviennent. Les français y restent. Une singularité de ces deux peuples, c’est que l’Angleterre essaie avant la France ce qui sera l’histoire. L’Angleterre a eu avant nous Louis XV qu’elle appelle Charles II ; l’identité est telle que Charles II, roi d’Angleterre, reçoit une pension du roi de France, et que Louis XV, roi de France, reçoit une pension du roi d’Angleterre. L’Angleterre a eu avant nous un janvier régicide, elle le 30, nous le 21 ; l’Angleterre a eu avant nous, en moindre format, Robespierre, Danton et Bonaparte, incarnés en un seul homme, Cromwell. Les français veulent une révolution complète ; les anglais préfèrent un tremblement de terre correct. Aussi l’Angleterre date-t-elle de 1688, et la France de 1789.

Guillaume III, le roi de la quasi-révolution de 1688, avait beaucoup de côtés de l’honnête homme. Dans l’histoire, il ressemble, en petit, à Louis-Philippe. Il y avait en lui du républicain. Il admirait Cromwell.