Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome IV.djvu/138

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Il nous rend ce qu'il a reçu de nous. Aimons!

Vivons! Vois se lever la lune sur les monts,

Vois ces eaux, vois ces bois qu'emplit une âme immense;

Toute cette beauté, Rose, est de la clémence.

Toute cette douceur éparse en ce beau lieu

Nous ordonne de croire et nous répond de Dieu.

Ne crains plus rien, belle âme innocente apaisée!

La douleur, c'est le lys; l'espoir, c'est la rosée.

La douleur s'ouvre, et Dieu d'en haut pleure attendri,

Et c'est là l'espérance. Oui, nos deuils, notre cri,

L'ont ému. Des gardiens inconnus nous préservent.

Je vois autour de nous des ombres qui nous servent.

Que te dire? Je t'aime! Ah! nous sommes vainqueurs,

Et tout le bleu profond du ciel entre en nos coeurs.

Espérons!

Dona Rose


Oui, je sens que quelqu'un nous délivre.

Oui, j'espère. Espérer, c'est naître.

Don Sanche


Aimer, c'est vivre.

Dona Rose


 Qu'avais-je dans l'esprit? Ah! voilà! je voudrais

Te dire que je t'aime!

Don Sanche


Approche alors.

Elle approche.

Tout près.

Elle approche. Tous deux tombent sur le banc, Dona Rose dans les bras de Don Sanche.

Dona Rose


, le contemplant.

O Don Sanche! ô mon roi! quel beau front que le vôtre!

Don Sanche


Rose, nous allons être à jamais l'un à l'autre.

Rose, comme c'est vrai! Dieu vient quand vous priez.