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Page:Hugo Hernani 1889.djvu/120

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Pour trois voix, s’ils voulaient ! Vois-tu pour ces trois voix
Oui, trois de mes cités de Castille ou de Flandre,
Je les donnerais ! — sauf, plus tard, à les reprendre !
Don Ricardo salue profondément le roi et met son chapeau sur sa tête.
— Vous vous couvrez ?

Don Ricardo.

Vous vous couvrez ?Seigneur, vous m’avez tutoyé,

Saluant de nouveau.
Me voilà grand d’Espagne.
Don Carlos, à part.

Me voilà grand d’Espagne.Ah ! Tu me fais pitié,
Ambitieux de rien ! — Engeance intéressée !
Comme à travers la nôtre ils suivent leur pensée !
Basse-cour où le roi, mendié sans pudeur,
À tous ces affamés émiette la grandeur !

Rêvant.
Dieu seul et l’empereur sont grands ! — et le saint-père !

Le reste, rois et ducs ! qu’est cela ?

Don Ricardo.

Le reste, rois et ducs ! qu’est cela ?Moi, j’espère
Qu’ils prendront votre altesse.

Don Carlos, à part.

Qu’ils prendront votre altesse.Altesse ! Altesse, moi !
J’ai du malheur en tout. — S’il fallait rester roi !

Don Ricardo, à part.

Bast ! empereur ou non, me voilà grand d’Espagne.

Don Carlos.

Sitôt qu’ils auront fait l’empereur d’Allemagne,
Quel signal à la ville annoncera son nom ?

Don Ricardo.

Si c’est le duc de Saxe, un seul coup de canon.
Deux, si c’est le français. Trois, si c’est votre altesse.