Page:Hugo Hernani 1889.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Doña Sol, lui retenant toujours le bras.

Vous voyez bien que j’ai mille choses à dire !

Don Ruy Gomez, à Hernani.

Il faut mourir.

Doña Sol, toujours pendue au bras d’Hernani.

Il faut mourir.Don Juan, lorsque j’aurai parlé,
Tout ce que tu voudras, tu le feras.

Elle lui arrache la fiole.
Tout ce que tu voudras, tu le feras.Je l’ai !
Elle élève la fiole aux yeux d’Hernani et du vieillard étonné.
Don Ruy Gomez.

Puisque je n’ai céans affaire qu’à deux femmes,
Don Juan, il faut qu’ailleurs j’aille chercher des âmes.
Tu fais de beaux serments par le sang dont tu sors,
Et je vais à ton père en parler chez les morts !
— Adieu…

Il fait quelques pas pour sortir. Hernani le retient.
Hernani.

Adieu…Duc, arrêtez !

À doña Sol.
Adieu… Duc, arrêtez !Hélas ! je t’en conjure,

Veux-tu me voir faussaire, et félon, et parjure ?
Veux-tu que partout j’aille avec la trahison
Écrite sur le front ? Par pitié, ce poison.
Rends-le-moi ! Par l’amour, par notre âme immortelle !…

Doña Sol, sombre.

Tu veux ?
Elle boit.
Tu veux ?Tiens, maintenant !

Don Ruy Gomez, à part.

Tu veux ? Tiens maintenant !Ah ! c’était donc pour elle ?