Page:Hugo Hernani 1889.djvu/175

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Doña Sol, tendant à Hernani la fiole à demi vidée.

Prends, te dis-je !

Hernani, à Don Ruy.

Prends, te dis-je !Vois-tu, misérable vieillard ?

Doña Sol.

Ne te plains pas de moi, je t’ai gardé ta part.

Hernani, prenant la fiole.

Dieu !

Doña Sol.

Dieu !Tu ne m’aurais pas ainsi laissé la mienne,
Toi ! Tu n’as pas le cœur d’une épouse chrétienne.
Tu ne sais pas aimer comme aime une Silva.
Mais j’ai bu la première et suis tranquille. — Va !
Bois si tu veux !

Hernani.

Bois si tu veux !Hélas ! qu’as-tu fait, malheureuse ?

Doña Sol.

C’est toi qui l’as voulu.

Hernani.

C’est toi qui l’as voulu.C’est une mort affreuse !

Doña Sol.

Non. Pourquoi donc ?

Hernani.

Non. Pourquoi donc ?Ce philtre au sépulcre conduit.

Doña Sol.

Devions-nous pas dormir ensemble cette nuit ?
Qu’importe dans quel lit ?

Hernani.

Qu’importe dans quel lit ?Mon père, tu te venges