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NOTES D’HERNANI

Doña Sol, prenant la main d’Hernani.

Je suis bien pâle, dis, pour une fiancée ?

Hernani.

Oh ! tes traits par la mort encor sont embellis !
— Souffres-tu ?

Doña Sol.

— Souffres-tu ? Non, plus rien. Mais toi ? — Dieu ! tu pâlis !

Hernani.

Hélas ! c’est de te voir souffrir !

Doña Sol.

Hélas ! c’est de te voir souffrir ! Non, sois tranquille.
Je suis bien. N’es-tu pas mon don Juan, mon asile ?
Près de toi la douleur me quitte. Près de toi
Je ne sens plus qu’amour et joie… — Oh ! sauve-mol !
Sauve-moi ! Je l’ai là qui brûle mes entrailles !
Ah ! c’est à se jeter le front sur les murailles !
Je te l’assure, ami ! je souffre trop ! — Mon Dieu !
Toi qui m’aimes, don Juan, sauve-moi ! c’est du feu !
....................

NOTE II.

LA PREMIÈRE ÉDITION. (1830.)

Dans l’édition princeps de 1830, le drame a un sous-titre, il est intitulé : Hernani, ou l’Honneur castillan. En revanche, les actes n’ont pas de titre.

Cette première édition contient quelques vers qui ont été changés et remplacés depuis. Acte I, scène iii, don Ruy Gomez ne dit pas :

Ah ! vous l’avez brisé, le hochet. Mais Dieu fasse
Qu’il vous puisse en éclats rejaillir à la face !

Il dit :

Ah ! vous l’avez brisé, le hochet !…

Et, Hernani l’interrompant une seconde fois :

Ah ! vous l’avez brisé, le hochet !…Excellence !