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Page:Hugo Hernani 1889.djvu/89

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Couronne de duchesse, anneau d’or… — À merveille !
Grand merci de l’amour sûr, fidèle et profond !
Le précieux écrin !

Doña Sol.
Elle va au coffret, y fouille et en tire un poignard.

Le précieux écrin ! Vous n’allez pas au fond !
— C’est le poignard, qu’avec l’aide de ma patronne
Je pris au roi Carlos, lorsqu’il m’offrit un trône
Et que je refusai, pour vous qui m’outragez !

Hernani, tombant à ses pieds.

Oh ! laisse qu’à genoux dans tes yeux affligés
J’efface tous ces pleurs amers et pleins de charmes,
Et tu prendras après tout mon sang pour tes larmes !

Doña Sol, attendrie.

Hernani ! je vous aime et vous pardonne, et n’ai
Que de l’amour pour vous.

Hernani.

Que de l’amour pour vous.Elle m’a pardonné,
Et m’aime ! Qui pourra faire aussi que moi-même,
Après ce que j’ai dit, je me pardonne et m’aime ?
Oh ! je voudrais savoir, ange au ciel réservé,
Où vous avez marché, pour baiser le pavé !

Doña Sol.

Ami !

Hernani.

Ami ! Non, je dois t’être odieux ! Mais, écoute,
Dis-moi : Je t’aime ! Hélas ! rassure un cœur qui doute,
Dis-le moi ! car souvent avec ce peu de mots
La bouche d’une femme a guéri bien des maux.

Doña Sol, absorbée et sans l’entendre.

Croire que mon amour eût si peu de mémoire !