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Page:Hugo Rhin Hetzel tome 3.djvu/205

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Ainsi que nous l’avons indiqué sommairement dans le paragraphe V, les deux empires du dix-septième siècle portaient dans leur constitution même les causes de leur décadence. Mais ils vivaient momentanément d’une vie fébrile si formidable, qu’avant de mourir ils eussent pu étouffer la civilisation. Il fallait qu’un fait extérieur considérable donnât aux causes de chute qui étaient en eux le temps de se développer. Ce fait, que nous avons également signalé, c’est la résistance de l’Europe.

Au dix-septième siècle, l’Europe, gardienne de la civilisation, menacée au levant et au couchant, a résisté à la Turquie et à l’Espagne. Au dix-neuvième, l’Europe, replacée par les combinaisons souveraines de la providence identiquement dans la même situation, doit résister à la Russie et à l’Angleterre.

Maintenant, comment résistera-t-elle ? Que reste-t-il, à ne l’envisager que sous ce point de vue spécial, de la vieille Europe qui a lutté, et où sont les points d’appui de l’Europe nouvelle ?

La vieille Europe, cette citadelle que nous avons tâché de reconstruire par la pensée dans les pages où nous avons placé notre point de départ, est aujourd’hui à moitié démolie et trouée de toutes parts de brèches profondes.

Presque tous les petits états, duchés, républiques ou villes libres, qui contribuaient à la défense générale, sont tombés.

La Hollande, trop de fois remaniée, s’est amoindrie.

La Hongrie, devenue le pays de Galles, les Asturies ou le Dauphiné de l’Autriche, s’est effacée.