C’est ce que la politique anglaise et la politique russe, maîtresses du congrès de Vienne, ont compris en 1815.
Il y avait alors rupture de fait entre la France et l’Allemagne.
Les causes de cette rupture valent la peine d’être rappelées en peu de mots.
Le czar, par enthousiasme pour Bonaparte, avait été un moment français ; mais, voyant Napoléon édifier le nord de l’Europe contre la Russie, il était redevenu russe. Et, quelle que pût être son amitié d’homme privé pour Alexandre, Napoléon, en fortifiant l’Europe contre les russes, ne méritait aucun blâme. Il est aussi impossible aux Charlemagne et aux Napoléon de ne pas construire pas bâtir sa hutte selon une certaine forme et contre un certain vent. Quand il s’agit de la conservation et de la propagation, ces deux grandes lois naturelles, le génie a son instinct aussi sûr, aussi fatal, aussi étranger à tout ce qui n’est pas le but, que l’instinct de la brute. Il le suit, laissez-le faire, et, dans l’empereur comme dans le castor, admirez Dieu.
L’Angleterre, elle, n’avait même pas eu le moment d’illusion d’Alexandre. La paix d’Amiens avait duré le temps d’un éclair ; Fox tout au plus avait été fasciné par Bonaparte. L’Europe de Napoléon était bâtie également et surtout contre elle. Aussi, pour s’allier à l’Angleterre, le czar n’eut qu’à prendre la main qui était tendue vers lui depuis longtemps. On sait les événements de 1812. L’empereur Napoléon s’appuyait sur l’Allemagne comme sur la France ; mais, harcelé de toutes parts, haï et trahi par les rois de