de Hollande, dix-huit villes seulement [1] avaient droit d’être consultées pour les affaires générales et ordinaires de la république ; sept autres [2] pouvaient être admises à donner leur avis, mais uniquement lorsqu’il s’agissait de la paix ou de la guerre, ou de la réception d’un nouveau prince. Ces vingt-cinq exceptées, aucune des autres villes n’était consultée, celles-là parce qu’elles appartenaient à des seigneurs particuliers, celles-ci parce qu’elles n’étaient pas villes fermées. Trois villes impériales, battant monnaie, gouvernaient l’Over-Yssel, chacune avec une prérogative inégale ; Deventer était la première, Campen la seconde et Zwol la troisième. Les villes et les villages du duché de Brabant obéissaient aux états généraux sans avoir le droit d’y être représentés. ― En France, la loi est une pour toutes les cités comme pour tous les citoyens.
Genève était protestante, mais Genève était intolérante. Le pétillement sinistre des bûchers accompagnait la voix querelleuse de ses docteurs. Le fagot de Calvin s’allumait aussi bien et flambait aussi clair à Genève que le fagot de Torquemada à Madrid. ― La France professe, affirme et pratique la liberté de conscience.
Qui le croirait ? la Suisse, en apparence populaire et paysanne, était un pays de privilège, de hiérarchie et d’inégalité. La république était partagée en trois régions. La première région comprenait les treize Cantons et avait la souveraineté. La deuxième région contenait l’abbé et la ville de Saint-Gall, les Grisons, les Valaisans, Richterschwyl, Biel et Mulhausen. La troisième région englobait sous une sujétion passive les pays conquis, soumis ou achetés. Ces pays étaient gouvernés de la façon la plus inégale et la plus singulière. Ainsi Bade en Argovie, acquise en 1415, et la Turgovie, acquise en 1460, appartenaient aux huit premiers Cantons. Les sept premiers Cantons régissaient exclusivement les libres provinces prises en 1415 et Sargans vendu à la Suisse en 1483 par le comte