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À LA CHIMIE AGRICOLE.

souffre ; elle est obligée de se suffire avec le carbone de la respiration seule ; mais l’année d’après, l’agriculteur trouvera dans le sol l’humus qui n’a pas été consommé ; il peut y compter dans ses prévisions.


L’azote. — Tous les organes de la plante, les feuilles, les tiges, mais surtout les raisins et les semences, renferment de l’azote.

D’où vient cet élément ?

L’azote, avons-nous dit en commençant, est répandu en abondance dans l’atmosphère, dont il constitue les 4/5 ; et cependant ce n’est pas dans l’azote libre de l’atmosphère que les plantes puisent habituellement celui qui leur est nécessaire. L’azote est un des corps chimiques les plus réfractaires aux combinaisons. Ce n’est que par des réactions chimiques et physiques excessivement énergiques que l’on parvient à le combiner à l’oxygène, pour en produire de l’eau-forte, acide nitrique ; encore, l’étincelle électrique qui a seule ce pouvoir, ne l’exercera-t-elle que dans des limites très-restreintes, celles du passage de l’éclair. Aussi les pluies d’orage renferment-elles quelques traces d’acide nitrique à une analyse délicate.

Cette énergie réfractaire à la combinaison doit se comprendre parfaitement ; elle est toute providentielle. Que deviendrait la vie animale si une cause quelconque pouvait troubler l’harmonie dans l’atmosphère qui l’entretient, si l’azote pouvait se combiner à l’oxygène par une cause accidentelle ?