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INTRODUCTION

La plante puise cependant habituellement son azote dans l’atmosphère, mais non pas à l’état d’azote libre, mais à cet état de combinaison dans laquelle, vrai caméléon chimique, il peut se prêter aux transformations les plus inattendues, à l’état d’ammoniaque (combinaison de l’azote avec l’hydrogène).

L’ammoniaque existe dans l’atmosphère, mais en quantité si minime, qu’il faut des volumes considérables d’air soumis à l’analyse chimique, pour que celle-ci en signale quelques traces. Mais l’ammoniaque est fort soluble dans l’eau ; aussi tombe-t-il quelques gouttes de pluie sur la terre, ces quelques gouttes entraînent avec elles les petites quantités d’ammoniaque répandues dans l’air, et l’amènent ainsi condensée aux racines de la plante.

D’où provient donc cette ammoniaque nécessaire à tous les organes de la plante, et surtout aux semences, qui l’accumulent dans de nouvelles combinaisons plus complexes, comme en un dépôt ? Ce dépôt doit satisfaire intérieurement aux premiers besoins de la jeune plante, à laquelle la graine doit donner naissance, alors que celle-ci ne sera pas encore douée de tous les organes nécessaires pour vivre par elle-même, de même que le lait de la mère renferme tous les éléments nutritifs pour les premiers développements de son nourrisson.

Cette ammoniaque provient de la décomposition ultime des débris animaux.

Un animal vient à mourir, grand ou petit, il n’y