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À LA CHIMIE AGRICOLE.

inerte rejetée par l’économie animale, après qu’elle lui a enlevé tous les principes nutritifs dans l’acte de la digestion, pour les amasser dans le sang, et de là dans l’urine. Quelques-uns font mieux encore, et poussent encore plus loin le contre-sens : ils éliminent de leur engrais tout ce qui pourrait, en dépit de leurs opérations, persister dans la masse pour lui donner encore quelques valeurs en azote, en mélangeant à ce caput mortuum de la digestion animale des cendres végétales, dont les alcalis fixes, la potasse et la soude, chassent les dernières traces d’ammoniaque.

La chimie offre cependant des moyens bien sûrs de fixer l’ammoniaque ; ces moyens ne sont pas coûteux, il suffit de savoir choisir le plus économique, suivant les conditions de localité où l’on se trouve ; mais jamais ce moyen ne sera l’emploi des cendres, parce que la cendre renferme une grande quantité de potasse, et que la potasse remplace l’ammoniaque dans les combinaisons salines, en laissant dégager l’alcali volatil, que l’industrie des vidanges doit s’efforcer de fixer en entier.

Ici se présente une objection sérieuse. S’il est vrai que l’organisation végétale et animale forme une chaîne sans fin, liée étroitement l’une à l’autre par le mode de nutrition, qu’il soit dans la destinée de la plante de vivre des résidus de l’animal, et que l’animal emprunte ses premiers aliments à la végétation, il y en a beaucoup qui sont soustraits à cette fin par des circonstances fortuites, l’entraînement dans la