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INTRODUCTION

mer, par exemple, par les ruisseaux qui lavent nos villes, par les rivières qui portent dans ce vaste réservoir toutes les immondices de nos industries. Dès lors, il semble rationnel de croire qu’il doit arriver une époque à laquelle ce gouffre, qui ne rend rien en apparence, devra accumuler dans son sein la majeure partie de l’élément constitutif des êtres vivants. Cette objection est sérieuse, et je ne pense pas que, mathématiquement, elle puisse être détruite par le chiffre de la quantité de substances nutritives que la mer rend chaque jour aux habitants des rivages, par le moyen des pêcheries.

La mer rend beaucoup moins en effet chaque jour qu’elle ne reçoit. Mais il est une famille de plantes croissant partout, plus ou moins abondamment, et qui sert d’intermédiaire entre l’homme et le végétal : c’est la famille des légumineuses.


Engrais verts. — La famille des légumineuses a presque à elle seule le privilége exclusif de soutirer de l’atmosphère de l’azote libre, et, par des procédés que nos laboratoires ignorent, de le forcer aux combinaisons chimiques qui le rendent assimilable.

La famille des graminées, qui fournit à l’homme sa première nourriture, le pain, le riz, le sucre, absorbe en entier son azote dans la terre ; elle ne peut le tirer de l’atmosphère. Aussi cette famille a-t-elle besoin de la culture intelligente de l’homme ; sans cette culture, la plante ne donne que des produits dégénérés.