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Page:Hugues - Les Synodes du Désert, tome I.djvu/86

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I.

En premier lieu qu’on lira, conformément aux égliſes réformées de Genève, les commandements de Dieu avant la prédication.

II.

En ſécond lieu qu’on dira le catéchiſme après la prédication, & on donnera les éclairciſſements aux mots les plus obſcurs.

III.

En troiſième lieu qu’on doit dire la prière trois fois le jour publique & la faire dire à ceux de la maiſon pour les porter à [ce ſaint exercice] avec plus de diligence.


    se tint le 21 août 1715, dans les Cévennes, près de Monoblet (commune du canton de Lasalle, Gard) ; le second se réunit le 3 janvier 1716 dans les Cévennes ; et le troisième, le 12 mars de la même année. Sur ces trois réunions, les mémoires et les lettres laissés par Antoine Court et par Pierre Corteiz donnent quelques renseignements exacts et précis.

    Premier Synode du 21 août 1715.

    «J’avais convoqué», écrit Antoine Court, «pour le 21 août 1715, tout ce qu’il y avait de prédicants dans les Cévennes et le Bas-Languedoc ; j’avais invité à cette assemblée quelques laïques des plus éclairés ; je leur fis à tous une vive et touchante peinture de l’état des choses ; je leur représentai la nécessité qu’il y avait d’y apporter tous les remèdes qui seraient en notre pouvoir ; qu’un des plus efficaces, outre le bon exemple que chaque prédicateur était obligé à donner de la purification du sanctuaire de tout fanatisme, était le rétablissement de la discipline ; que je m’étais rendu ce jour-là au milieu d’eux dans le dessein d’en jeter les premiers fondements ; qu’il fallait commencer par établir un modérateur et un secrétaire, l’un pour présider aux délibérations et l’autre pour les rédiger par écrit. Tous ayant accédé à ma proposition, je fus établi à la pluralité des suffrages, non-seulement pour être le président de la petite assemblée, mais aussi pour en être le secrétaire. On commença par conférer la charge d’ancien aux laïques qui se trouvaient dans l’assemblée, et il fut convenu qu’on en établirait dans tous les lieux où la prédication et les prédicants seraient reçus ; qu’ils seraient chargés : i" de veiller sur les troupeaux, en l’absence des pasteurs, et sur la conduite des pasteurs mêmes ; 2° de choisir des lieux favorables pour la convocation des assemblées ; 1» de les convoquer avec toute la prudence et le secret possibles ; 4" de faire des collectes pour assister les pauvres et les prisonniers ; 5° de procurer des retraites sûres aux prédicateurs et de leur fournir des guides pour les conduire d’un lieu à l’autre. Je fis mettre ensuite en délibération : 1° que, selon l’ordre de Saint-Paul, il serait défendu aux femmes de prêcher à l’avenir ; 2° qu’il serait ordonné de s’en tenir uniquement à l’Ecriture sainte, comme à la seule règle de la foi, et qu’en conséquence l’on rejetterait toutes les prétendues révélations, qui avaient la vogue parmi nous, et qu’on les rejetterait non-seulement parce qu’elles n’avaient aucun fondement dans l’Ecriture, mais encore à cause des grands abus qu’elles avaient produits. Ces deux articles passèrent à la pluralité ; le reste de la journée fut employé à l’examen des mœurs de tous ceux qui composaient le petit collège. La manière en parut nouvelle. Deux des membres (Jean Hue et Jean Vesson) qui donnèrent dans la suite bien de l’exercice et que la Providence conduisit en 1723 à une mauvaise