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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/121

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vues des cordillères,

zalli, plume verte) est sans doute l’être le plus mystérieux de toute la mythologie mexicaine : c’étoit un homme blanc et barbu comme le Bochica des Muyscas, dont nous avons parlé plus haut en décrivant la cascade du Tequendama : il étoit grand-prêtre à Tula (Tollan), législateur, chef d’une secte religieuse qui, comme les Sonyasis et les Bouddhistes de l’Indostan, s’imposait les pénitences les plus cruelles : il introduisit la coutume de se percer les lèvres et les oreilles, et de se meurtrir le reste du corps avec les piquans des feuilles d’agave, ou avec les épines du cactus, en introduisant des roseaux dans les plaies pour qu’on vît ruisseler le sang plus abondamment. Dans un dessin mexicain, conservé à la bibliothèque du Vatican[1], j’ai vu une figure qui représente Quetzalcoatl apaisant, par sa pénitence, le courroux des dieux, lorsque, treize mille soixante ans après la création du monde (je suis la chronologie très-vague rapportée par le père Rios), il y eut une grande famine dans la province de Culan : le saint s’étoit retiré près

  1. Codex anonymus, n°.3738; fol. 8.