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et monumens de l’amérique.

dans les compagnons d’armes de Corlez. « Nous savons par nos livres, dit-il dans son premier entretien avec le général espagnol, que moi et tous ceux qui habitent ce pays, ne sommes pas indigènes, mais que nous sommes des étrangers venus de très-loin. Nous savons aussi que le chef qui conduisit nos ancêtres retourna pour quelque temps dans sa première patrie, et qu’il revint ici pour chercher ceux qui s’y étoient établis : il les trouva mariés avec les femmes de cette terre, ayant une postérité nombreuse et vivant dans des villes qu’ils avoient construites : les nôtres ne voulurent pas obéir à leur ancien maître, et il s’en retourna seul. Nous avons toujours cru que ses descendans viendroient un jour prendre possession de ce pays. Considérant que vous venez de cette partie où naît le soleil, et que, comme vous me l’assurez, vous nous connoissez depuis long-temps, je ne puis douter que le roi qui vous envoie ne soit notre maître naturel[1]. »

  1. Première lettre de Cortez, §. xxi et xxix.