Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
et monumens de l’amérique.

de la Sierra de Cocotl, et, pour les transporter à Cholula, il plaça une file d’hommes qui se les passoient de main en main. Les dieux virent avec courroux cet édifice, dont la cime devoit atteindre les nues : irrités contre l’audace de Xelhua, ils lancèrent du feu sur la pyramide ; beaucoup d’ouvriers périrent, l’ouvrage ne fut point continué, et on le consacra dans la suite au dieu de l’air, Quetzalcoatl. »

Cette histoire rappelle d’anciennes traditions de l’Orient, que les Hébreux ont consignées dans leurs livres saints. Du temps de Cortez, les Cholulains conservoient une pierre qui, enveloppée dans un globe de feu, étoit tombée des nues sur la cime de la pyramide : cet aérolithe avoit la forme d’un crapaud. Le père Rios, pour prouver la haute antiquité de cette fable de Xelhua, observe qu’elle étoit contenue dans un cantique que les Cholulains chatoient dans leurs fêtes en dansant autour du téocalli, et que ce cantique commençoit par les mots Tulanian hululaez, qui ne sont d’aucune langue actuelle du Mexique. Dans toutes les parties du globe, sur le dos des Cordillères, comme à l’île de Samothrace,