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vues des cordillères,

au Pérou, où de nombreuses galeries, construites en pierres et communiquant entre elles par des puits, remplissent l’intérieur des huacas ou collines artificielles. Le luxe de l’Asie a su orner ces monumens rustiques, en leur conservant leur forme primitive : les tombeaux de Pergame sont des cônes de terre élevés sur un mur circulaire qui paroît avoir été revêtu de marbre[1].

Les téocallis ou pyramides mexicaines étoient à la fois des temples et des tombeaux. Nous avons observé plus haut que la plaine dans laquelle s’élèvent les maisons du soleil et de la lune de Téotihuacan, s’appelle le Chemin des morts ; mais la partie essentielle et principale d’un téocalli étoit la chapelle, le naos, à la cime de l’édifice. Au commencement de la civilisation, les peuples choisissent des lieux élevés pour sacrifier aux dieux. Les premiers autels, les premiers temples furent érigés sur des montagnes : si ces montagnes sont isolées, on se plaît à leur donner des formes régulières, en les coupant par assises

  1. Choiseul Gouffier, Voyage pittoresque de la Grèce, Tom. II, p. 27-31.