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et monumens de l’amérique.

l’on dit avoir été renfermées dans le labyrinthe du roi Porsenna, à Clusium, avoient été construites pour servir de sépulture à des personnages illustres. Rien n’est plus naturel aux hommes que de marquer la place où reposent les restes de ceux dont ils chérissent la mémoire. Ce sont d’abord de simples monceaux de terre, et par la suite des tumulus d’une hauteur surprenante : ceux des Chinois et des Tibétains n’ont que quelques mètres d’élévation[1] ; plus à l’ouest, les dimensions vont en augmentant : le tumulus du roi Alyattes, père de Crésus, en Lydie, avoit six stades ; celui de Ninus, plus de dix stades en diamètre[2] : le nord de l’Europe offre les sépultures du roi Scandinave Gormus et de la reine Daneboda, couvertes de monceaux de terre qui ont trois cents mètres de largeur et plus de trente mètres de hauteur. Ces tumulus se retrouvent dans les deux hémisphères, en Virginie et en Canada, comme

  1. Duhalde, Description de la Chine, Tom. II, p. 126. Asiatick Researches, Vol. II, p. 314.
  2. Hérodot., Lib. I, C. xciii. Ctésias chez Diod. Sioul., Lib. II, C. cii.