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vues des cordillères,

monument, que l’on attribue aux Toltèques. Cette nation est, pour les antiquaires mexicains, ce que les colons Pélasges ont été long-temps pour les antiquaires de l’Italie. Tout ce qui se perd dans la nuit des temps est regardé comme l’ouvrage d’un peuple chez lequel on croit trouver les premiers termes de la civilisation.

La colline de Xochicalco est une masse de rocs, à laquelle la main de l’homme a donné une forme conique assez régulière, et qui est divisée en cinq assises ou terrasses, dont chacune est revêtue de maçonnerie. Les assises ont à peu près vingt mètres d’élévation perpendiculaire. Elles se rétrécissent vers la cime, comme dans les téocallis ou les pyramides aztèques, dont le sommet étoit orné d’un autel. Toutes les terrasses sont inclinées vers le sud-ouest, peut-être pour faciliter l’écoulement de l’eau des pluies, très-abondantes dans cette région. La colline est entourée d’un fossé assez profond et très-large, de sorte que tout le retranchement a près de quatre mille mètres de circonférence. La grandeur de ces dimensions ne doit pas nous étonner : sur le dos