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et monumens de l’amérique.

l’exécution des reliefs dont les assises sont ornées : chaque figure occupe plusieurs pierres à la fois ; et les contours n’étant pas interrompus par les joints des pierres, on peut supposer que les reliefs ont été sculptés après que la construction de l’édifice étoit achevée. On distingue, parmi les ornemens hiéroglyphiques de la pyramide de Xochicalco, des tètes de crocodiles qui jettent de l’eau, et des figures d’hommes qui sont assis les jambes croisées, à la manière des peuples de l’Asie. En considérant que l’édifice se trouve sur un plateau élevé de plus de treize cents mètres au-dessus du niveau de l’Océan, et que les crocodiles n’habitent que les rivières voisines des côtes, on est étonné de voir que l’architecte, au lieu d’imiter des plantes et des animaux connus aux peuples montagnards, ait employé, dans ces reliefs, avec une recherche particulière, les productions gigantesques de la zone torride.

Le fossé dont la colline est entourée, le revêtement des assises, le grand nombre d’appartements souterrains creusés dans le roc du côté du nord, le mur qui défend