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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/145

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vues des cordillères,

l’approche de la plate-forme, tout concourt à donner au monument de Xochicalco le caractère d’un monument militaire. Les naturels désignent même encore aujourd’hui les ruines de la pyramide qui s’élevoit au milieu de la plate-forme, par un nom qui équivaut à celui de château fort ou de citadelle. La grande analogie de forme que l’on remarque entre cette prétendue citadelle et les maisons des dieux aztèques (téocallis), me fait soupçonner que la colline de Xochicalco n’étoit autre chose qu’un temple fortifié. La pyramide de Mexitli, ou le grand temple de Ténochlitlan, renfermoit aussi un arsenal dans son enceinte, et servoit, pendant le siège, de place forte, tantôt aux Mexicains, tantôt aux Espagnols. Les livres saints des Hébreux nous apprennent que, dans la plus haute antiquité, les temples de l’Asie, par exemple celui de Baal Berith à Sichem en Canaan, étoient à la fois des édifices consacrés au culte, et des retranchemens dans lesquels les habitans d’une ville se mettoient à couvert contre les attaques de l’ennemi. En effet, rien de plus naturel aux hommes que de fortifier les lieux dans lesquels