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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/156

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et monumens de l’amérique.

série de siècles ; mais la montagne dont nous présentons le dessin, et qui est éloignée de 2° 2′ des côtes les plus voisines, de celles de l’Esmeralda et de la baie de San-Mateo, lance périodiquement des gerbes de feu, et désole les plaines environnantes.

La forme du Cotopaxi est la plus belle et la plus régulière de toutes celles que présentent les cimes colossales des hautes Andes. C’est un cône parfait qui, revêtu d’une énorme couche de neige, brille d’un éclat éblouissant au coucher du soleil, et se détache d’une manière pittoresque de la voûte azurée du ciel. Cette enveloppe de neige dérobe à la vue de l’observateur jusqu’aux plus petites inégalités du sol : aucune pointe de rocher, aucune masse pierreuse ne perce à travers ces glaces éternelles, et n’interrompt la régularité de la figure du cône. Le sommet du Cotopaxi ressemble au pain de sucre (pan de azucar) qui termine le pic de Tevde, mais la hauteur de son cône est sextuple de celle du grand volcan de l’île de Ténériffe.

Ce n’est que près du bord du cratère que l’on aperçoit des bancs de rochers qui ne se couvrent jamais de neige, et qui se présentent