Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
153
et monumens de l’amérique.

des peuples d’une origine commune, que l’on parvient à se former une idée exacte du style qui caractérise les différens monumens, si toutefois il est permis d’appeler style les rapports que l’on découvre entre une multitude de formes fantasques et bizarres.

On pourroit demander encore si le relief d’Oaxaca ne date pas d’un temps où, après le premier débarquement des Espagnols, les sculpteurs indiens avoient déjà connaissance de quelques ouvrages d’art des Européens. Pour discuter cette question, il faut se rappeler que, trois ou quatre ans avant que Cortez se rendît maître du pays d’Anahuac, et que des religieux missionnaires empêchassent les naturels de sculpter autre chose que des figures de saints, Hernandez de Cordova, Antonio Alaminos et Grixalva, avoient visité les côtes mexicaines depuis l’île de Cozumel et le cap Catoche, situé sur la péninsule de Yucatan, jusqu’à embouchure de la rivière de Panuco. Ces conquérans communiquèrent partout avec les habitans, qu’ils trouvèrent bien vêtus, réunis dans des villes populeuses, et infiniment plus avancés dans