Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
vues des cordillères,

sur les peintures hiéroglyphiques des Américains.

On trouve en Ethiopie des caractères qui ont une étonnante ressemblance avec ceux de l’ancien sanskrit, surtout avec les inscriptions des caves de Canarab, dont la construction remonte au-delà de toutes les périodes connues de l’histoire indienne[1]. Les arts paroissent avoir fleuri à Méroé, et à Axoum, une des plus anciennes villes d Ethiopie, avant que l’Egypte fût sortie de la barbarie. Un écrivain célèbre, profondément instruit dans l’histoire de l’Inde, Sir William Jones[2], a cru reconnaître une seule nation dans les Ethiopiens de Méroé, dans les premiers Égyptiens et dans les Hindoux. D’un autre côté, il est presque certain que les Abyssins, qu’il ne faut pas confondre avec les Ethiopiens autochthones, étoient une tribu arabe ; et, d’après l’observation de M. Langlès, les mêmes caractères hemyarites que l’on découvre dans l’Afrique orientale ornoient encore, dans le quator-

  1. Notes de M. Langlès pour le Voyage de Norden, Tom. III, p. 299-349.
  2. Asiat. Researches, Vol. III, p. 5.