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et monumens de l’amérique.

près des bords de la rivière de Taunton, à douze lieues au sud de Boston. Depuis la fin du dix-septième siècle jusqu’à nos jours, Danforth, Mather, Greenwood et Sewells en ont donné successivement des dessins, dans lesquels on a de la peine à reconnaître des copies du même original. Les indigènes qui habitoient ces contrées, lors des premiers établissemens européens, conservoient une ancienne tradition, d’après laquelle des étrangers, naviguant dans des maisons de bois, avoient remonté la rivière de Taunton, appelée jadis Assoonet. Ces étrangers, après avoir vaincu les hommes ronges, avoient gravé des traits dans le roc, qui est aujourd’hui couvert des eaux de la rivière. Court de Gebelin n’hésite pas, avec le savant docteur Stiles, de regarder ces traits comme une inscription carthaginoise. Il dit, avec cet enthousiasme qui lui est naturel, et qui est très-nuisible dans des discussions de ce genre, « que cette inscription vient d’arriver tout exprès du nouveau monde, pour confirmer ses idées sur l’origine des peuples, et que l’on y voit, d’une manière évidente, un monument phénicien, un tableau qui,