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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/197

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vues des cordillères,

rique, que M. de Verandrier avoit découvert, en 1746, dans les savanes du Canada, à neuf cents lieues à l’ouest de Montréal, une tablette de pierre fixée dans un pilier sculpté, et sur laquelle se trouvoient des traits que l’on prit pour une inscription tartare. Plusieurs jésuites à Québec assurèrent au voyageur suédois avoir eu en main cette tablette que le chevalier de Beauharnois, alors gouverneur du Canada, avoit fait passer à M. de Maurepas, en France[1]. On ne sauroit assez regetter de n’avoir eu aucune notion ultérieure sur un monument si intéressant pour l’histoire de l’homme. Mais existoit-il à Québec des personnes capables de juger du caractère d’un alphabet ? et si cette prétendue inscription eût été véritablement reconnue en France pour une inscription tartare, comment un ministre éclairé et ami des arts ne l’auroit-il pas fait publier ?

Les antiquaires anglo-américains ont fait connaître une inscription qu’on a supposé phénicienne, et qui est gravée sur les rochers de Dighton, dans la baie de Narangaset,

  1. Denon, Voyage en Égypte, Pl. 136 et 137.