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vues des cordillères,

auiroit pas fourni de moyen pour exprimer en général le sentiment de haine et de vengeance.

D’après les idées que les anciens nous ont transmises des inscriptions hiéroglyphiques des Égyptiens, il est très-probable qu’elles pouvoient être lues comme on lit des livres chinois. Les recueils que nous appelons assez improprement des manuscrits mexicains, renferment un grand nombre de peintures qui peuvent être interprétées ou expliquées comme les reliefs de la colonne trajane ; mais on n’y voit qu’un très-petit nombre de caractères susceptibles d’être lus. Les peuples aztèques avoient de vrais hiéroglyphes simples pour l’eau, la terre, l’air, le vent, le jour, la nuit, le milieu de la nuit, la parole, le mouvement ; ils en avoient pour les nombres, pour les jours et les mois de l’année solaire : ces signes, ajoutés à la peinture d’un événement, marquoient d’une manière assez ingénieuse si l’action s’étoit faite le jour ou la nuit ; quel étoit l’âge des personnes qu’on vouloit désigner ; si elles avoient parlé, et laquelle entre elles avoit parlé le plus. On trouve même chez les Mexicains des vestiges de ce genre d’hiéroglyphes que l’on appelle phoné-