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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/208

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et monumens de l’amérique.

tiques, et qui annoncent des rapports, non avec la chose, mais avec la langue parlée. Chez dés peuples à demi barbares les noms des individus, ceux des villes et des montagnes, font généralement illusion à des objets qui frappent les sens, tels que la forme des plantes et des animaux, le feu, l’air ou la terre. Cette circonstance a fourni des moyens aux peuples aztèques de pouvoir écrire les noms des villes et ceux de leurs souverains. La traduction verbale d’Axajacatl est visage d’eau, celle d’Ilhuicamina, flèche qui perce le ciel : or, pour représenter les rois Moteuczoma Ilhuicamina et Axajacatl, le peintre réunissoit les hiéroglyphes de l’eau et du ciel à la figure d’une tête et d’une flèche. Les noms des villes de Macuilxochitl, Quauhtinchan et Tehuilojoccan signifient cinq fleurs, maison de l’aigle, et lieu des miroirs : pour indiquer ces trois villes, on peignoit une fleur placée sur cinq points, une maison de laquelle sortoit la tête d’un aigle, et un miroir d’obsidienne. De cette manière, la réunion de plusieurs hiéroglyphes simples indiquoit les noms composés ; elle le faisoit par des signes qui parloient à la fois aux yeux et à