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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/220

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et monumens de l’amérique.

qui le remplacent, comme les chiffres des Chinois et des Coréens.

Avant l’introduction delà peinture hiéroglyphique, les peuples d’Anahuac se servoient de ces nœuds et de ces fils à plusieurs couleurs, que les Péruviens appellent quippus, et que l’on retrouve[1] non seulement chez les Canadiens, mais très-anciennement aussi chez les Chinois. Le chevalier Boturini a été encore assez heureux pour se procurer de vrais quippus mexicains on nepohualtzitzin, trouvés dans le pays des Tlascaltèques. Dans les grandes migrations des peuples, ceux de l’Amérique se sont portés du nord au sud, comme les Ibériens, les Celtes et les Pelasges ont reflué de l’est à l’ouest. Peut-être que les anciens habitans du Pérou avoient jadis passé par le plateau du Mexique : en effet, Ulloa[2] familiarisé avec le style de l’architecture péruvienne, avoit été frappé de la grande ressem-

  1. Lafitau, Mœurs des Sauvages, Tom. I, p. 233, 533. Histoire générale des Voyages, Tom. I, Liv. X, C. viii. Martini, Histoire de la Chine, p. 21. Boturini, Nueva Historia de la America septentrional, p. 85.
  2. Ulloa, Noticias Americanas, p. 43.