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vues des cordillères,

peinture hiéroglyphique que l’on observe dans le pays d’Anahuac depuis la fin du septième siècle : les Kamtschadales, les Tongouses, et d’autres tribus de la Sibérie, décrites par Strahlenberg, peignent des figures qui rappellent des faits historiques : sous toutes les zones, comme nous l’avons observé plus haut, l’on trouve des nations plus ou moins adonnées à ce genre de peinture ; mais il y a bien loin d’une planche chargée de quelques caractères, à ces manuscrits mexicains qui sont tous composés d’après un système uniforme, et que l’on peut considérer comme les annales de l’empire. Nous ignorons si ce système de peinture hiéroglyphique a été inventé dans le nouveau continent, ou s’il est dû à l’émigration de quelque tribu tartare qui connoissoit la durée exacte de l’année, et dont la civilisation étoit aussi ancienne que chez les Oïghours du plateau de Turfan. Si l’ancien continent ne nous présente aucun peuple qui ait fait de la peinture un usage aussi étendu que les Mexicains, c’est qu’en Europe et en Asie nous ne trouvons pas une civilisation également avancée sans la connaissance d’un alphabet ou de certains caractères