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et monumens de l’amérique.

Hurons faisoient sur bois des peintures hiéroglyphiques qui offrent des rapports frappans[1] avec celles des Mexicains : ils indiquoient le nom des personnes qu’ils vousoient désigner, en employant le même artifice dont nous avons parlé plus haut dans la description d’un tableau généalogique. Les indigènes de la Virginie avoient des peintures appelées sagkokok, qui représentoient, par des caractères symboliques, les événemens qui avoient eu lieu dans l’espace de soixante ans : c’étoient de grandes roues divisées en soixante rayons ou en autant de parties égales. Lederer[2] rapporte avoir vu, dans le village indien de Pommacomek, un de ces cycles hiéroglyphiques, dans lequel l’époque de l’arrivée des blancs sur les côtes de la Virginie étoit marquée par la figure d’un cygne vomissant du feu, pour indiquer à la fois la couleur des Européens, leur arrivée par eau, et le mal que leurs armes à feu avoient fait aux hommes rouges.

  1. Lafitau, Tom. II, p. 43, 225, 416. La Hontan, Voyage dans l’Amérique septentrionale, Tom. II, p. 193.
  2. Journal des Savans, 1681, p. 75.