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vues des cordillères,

Au Mexique, l’usage des peintures et celui du papier de maguey s’étendoient bien au delà des limites de l’empire de Montezuma, jusqu’aux bords du lac de Nicaragua, où les Toltèques, dans leurs migrations, avoient porté leur langue et leurs arts. Dans le royaume de Guatimala., les habitans de Teochiapan conservoient des traditions qui remontoient jusqu’à l’époque d’un grand déluge, après lequel leurs ancêtres, sous la conduite d’un chef appelé Votan étoient venus d’un pays situé vers le nord. Dans le village de Teopixca, il existoit encore au seizième siècle des descendans de la famille de Votan ou Vodan (ces deux noms sont les mêmes, les Toltèques et les Aztèques n’ayant pas dans leur langue les quatre consonnes d, b, r et s). Ceux qui ont étudié l’histoire des peuples scandinaves dans les temps héroïques, doivent être frappés de trouver au Mexique un nom qui rappelle celui de Vodan ou Odin, qui régna parmi les Scythes, et dont la race, d’après l’assertion très-remarquable de Beda[1],

  1. Beda, Hist, eccles., Lib. I, C. xv. Francisco Juñez de le Vega, Constitutiones synodales, p. 74.